• L’Humain au cœur des problématiques de transports  

Dans un contexte national de destruction programmée des services publics, les transports aujourd’hui ne font pas exception à la règle dans la stratégie gouvernementale.

En région, les difficultés se font ressentir de manière de plus en plus aigüe, le ressentiment gagne dans les territoires, la colère gronde et la tentation du « tous pareils » et du « tous dehors » grandit à chaque annonce de réforme antisociale.

En Occitanie, les élu–es communistes et apparenté-es ont apporté à la majorité régionale leur vision autour d’un projet pour plus d’égalité territoriale, pour la sauvegarde des services publics, le maintien de la gestion de l’eau par les collectivités publiques, pour plus de concertation citoyenne, pour un projet social et écologique aux antipodes des pré- requis libéraux.

Définitivement en rupture avec les politiques nationales élaborées au profit des lobbyistes et des industriels, nous avons fait le choix de résister et de travailler de façon offensive à un niveau régional.

Pour ma part, en tant que Vice-Président en charge des transports, je travaille depuis le début de mon mandat à inscrire l’humain au cœur de chacune des problématiques de mobilité. Toujours à l’écoute des usagers, des salariés, des représentants syndicaux et des élu-e-es de territoire, j’ai apporté mon soutien systématiquement à chacune des luttes pour une réponse publique aux besoins de transports, notamment celle des cheminots.

Placer l’Humain au cœur de la construction d’un grand service public régional des transports, c’était avant tout négocier avec l’opérateur historique et public, une convention TER qui préserve les intérêts des usagers, des ayant- droits. Dix-huit mois sur ce dossier, avec au final :

  • une convention qui lie SNCF Mobilités à la Région pour une durée inédite en France, 8 ans (bien au-delà de la date d’ouverture à la concurrence)
  • le maintien de l’ouverture du bâtiment des gares, à l’inverse cde ce qui se passe ailleurs en France
  • la création d’une gamme tarifaire dynamique, avec notamment des petits prix et une baisse conséquente des tarifs pour les jeunes
  • une instance de travail pour le suivi trimestriel de la bonne mise en œuvre de la Convention
  • l’achat de nouveaux matériels roulants pour de nouvelles liaisons et pour la sauvegarde de lignes de desserte fine du territoire menacées par l’État

Nous sommes bien conscients que la feuille de route de la SNCF et notamment Réseau ne sont pas en accord avec les projets d’Occitanie. Aucune naïveté de ma part quant au refus de l’opérateur de voir réussir par exemple le projet de sauvegarde des lignes de dessertes fines ! Les devis successifs de plus en plus exorbitants en terme de coûts et de calendriers présentés par SNCF à la Région pour les travaux programmés en sont une preuve irréfutable. Nous avons tenu notre parole, avons voté des crédits, sommes en ordre de marche dans le respect du calendrier fixé à la sortie des EGRI, SNCF aurait dû en faire autant ! J’acte donc aux côtés de la Présidente que nous ne sommes plus en présence d’un partenaire, mais bien d’un prestataire, nous en tiendrons compte.

Placer l’Humain au cœur de la construction d’un grand service public régional des transports c’est également articuler cette dimension ferrée avec l’ensemble des autres missions de transports qui ont été dévolues par la loi NOTRe aux régions. Ici, nous avons fait le choix de

  • créer liO, le service régional public des transports
  • financer des Pôles d’Échanges Multimodaux, ferroviaires et routiers
  • depuis 2018, de travailler en transversalité avec les dispositifs de Culture, de tourisme, avec le Parlement de la Montagne, les territoires de projets.

 

  • L’Humain au cœur d’une politique des transports de résistance

En Occitanie nous avons choisi de résister et de combattre les logiques mortifères et profondément inégalitaires du gouvernement

Nous sommes pour un maillage ferroviaire fin du territoire quand la Ministre ne parle que de transport de masse ! Attitude gouvernementale dramatique, après avoir prétendu prioriser les trains du quotidien et surtout extrêmement dangereux, quand on sait ce que provoquent dans les populations déjà fragilisées les sentiments d’isolement et d’abandon par la nation.

En Occitanie nous avons choisi de résister face à l’abandon de l’Etat.

Non, se préoccuper de l’avenir des TET ne fait pas partie des missions des régions ! Et pourtant personne ne pourra dire que nous ne livrons pas de grandes batailles aux côtés des syndicats de cheminots et aux côtés des usagers pour préserver les trains de nuit, l’Aubrac, la transversale Sud, le Cévenol devenu Ter. Nous gagnons la réouverture du Paris Cerbère, et notre rôle à ce moment-là, au-delà d’abonder à ce que l’Etat appelle le financement du déficit,  consiste à  coordonner de manière extrêmement fine les offres TER à celles TET et TGV, et d’en profiter pour faire sauter le verrou frontalier vers Barcelone.

Non, se préoccuper de la relance du fret et du report modal ne fait pas non plus partie des missions des régions ! Et pourtant la délégation qui m’a été confiée l’inclue et le Conseil Régional travaille au développement de cet axe, participant aux grands chantiers des plateformes multimodales, finançant des embranchements d’usine, impliquée dans les ports régionaux et vigilante à la mixité du contournement Nîmes Montpellier comme à celle du parcours Montpellier –Perpignan.

En Occitanie nous avons choisi la coopération et la concertation pour enraciner de façon légitime chacune de nos décisions.

N’en déplaise à tous ceux qui y voit une opération de communication, les relations partenariales et la concertation avec tous les territoires est mise en œuvre de manière effective :

  • le GART Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, qui a pour but d’associer l’ensemble des Autorités organisatrices de la région et d’aborder en concertation tout sujet ayant trait à la mobilité au sein de la Région
  • les Comités Départementaux des Mobilités, dont les premières instances en cours d’installation- les Commissions Départementales des Transports Scolaires- endossent trois missions :
    • celle d’être le lieu des recours gracieux
    • celle de prendre acte des modifications des circuits
    • et enfin celle de donner des avis consultatifs à propos de l’évolution du transport scolaire
  • une instance de dialogue et de concertation des associations de personnes handicapées autour des problématiques de l’Agenda d’Accessibilité Programmé ferroviaire et routier.

La dimension du service public guide mes choix, elle est la condition non-négociable pour un traitement égal de chacune et chacun des citoyen-nes d’Occitanie, elle ne souffre d’aucun compromis, les batailles que nous menons en son nom et pour sa défense sont rudes les.

J’invite les détracteurs de tous bords, ceux convaincus que la Région ne fait pas assez et ceux convaincus du bénéfice d’une mise en concurrence serait bien avisé de mesurer les avancées réalisées mais aussi les dangers écartés grâce une volonté politique forte et déterminée.

Jean-Luc Gibelin

Vice-Président en charge des Infrastructures de Transports

et aux Mobilités